O mon coeur j’ai connu la triste et belle joie
D’être trahi d’amour et de l’aimer encore
O mon coeur mon orgueil je sais je suis le roi
Le roi que n’aime point la belle aux cheveux d’or
Rien n’a dit ma douleur à la belle qui dort
Pour moi je me sens fort mais j’ai pitié de toi
O mon coeur étonné triste jusqu’à la mort
J’ai promené ma rage en les soirs blancs et froids
Je suis un roi qui n’est pas sûr d’avoir du pain
Sans pleurer j’ai vu fuir mes rêves en déroute
Mes rêves aux yeux doux au visage poupin
Pour consoler ma gloire un vent a dit Ecoute
Elève-toi toujours. Ils te montrent la route
Les squelettes de doigts terminant les sapins
Une réponse à “Stavelot – Guillaume Apollinaire”
Cochonfucius
Le roi qui trop aimait son savoir sans saveur
Sourit en recevant cette carte lancée
Dans son courrier par la dame de ses pensées.
S’il ne croit mériter une telle faveur,
Il est réconforté d’une telle ferveur
Et que se continue l’histoire commencée.
Si son âme parfois est décontenancée,
Si son esprit soudain en est rendu rêveur,
Il suivra malgré tout l’aventureux chemin
Qui va de chaque jour à chaque lendemain,
Il suivra le tracé d’une absence de route,
S’arrêtant pour dormir à l’ombre d’un buisson
A l’heure où la forêt ne produit aucun son :
Mais il entend celui de son coeur en déroute.