Autrefois Progné l’hirondelle De sa demeure s’écarta, Et loin des villes s’emporta Dans un bois où chantait la pauvre Philomèle. " Ma sœur, lui dit Progné, comment vous portez-vous ? Voici tantôt mille ans que l’on ne vous a vue : Je ne me souviens point que vous soyez venue, Depuis le temps de Thrace, habiter parmi nous. … Lire la suite
Archives mensuelles : octobre 2009
Idylle – Alfred de Musset
A quoi passer la nuit quand on soupe en carême ? Ainsi, le verre en main, raisonnaient deux amis. Quels entretiens choisir, honnêtes et permis, Mais gais, tels qu’un vieux vin les conseille et les aime ? RODOLPHE Parlons de nos amours ; la joie et la beauté Sont mes dieux les plus chers, après … Lire la suite
Le Lion devenu vieux – Jean de La Fontaine
Le lion, terreur des forêts, Chargé d’ans et pleurant son antique prouesse, Fut enfin attaqué par ses propres sujets, Devenus forts par sa faiblesse. Le cheval s’approchant lui donne un coup de pied ; Le loup, un coup de dent ; le bœuf, un coup de corne. Le malheureux lion, languissant, triste, et morne, Peut à peine … Lire la suite
Les Loups et les Brebis – Jean de La Fontaine
Après mille ans et plus de guerre déclarée, Les loups firent la paix avecque les brebis. C’était apparemment le bien des deux partis ; Car si les loups mangeaient mainte bête égarée, Les bergers de leur peau se faisaient maints habits. Jamais de liberté, ni pour les pâturages, Ni d’autre part pour les carnages : Ils ne … Lire la suite
Le Cygne et le Cuisinier – Jean de La Fontaine
Dans une ménagerie De volatiles remplie Vivaient le cygne et l’oison : Celui-là destiné pour les regards du maître ; Celui-ci, pour son goût : l’un qui se piquait d’être Commensal du jardin ; l’autre de la maison. Des fossés du château faisant leurs galeries, Tantôt on les eût vus côte à côte nager, Tantôt courir sur l’onde, et … Lire la suite
Le Renard et les Raisins – Jean de La Fontaine
Certain renard gascon, d’autres disent normand, Mourant presque de faim, vit au haut d’une treille Des raisins mûrs apparemment, Et couverts d’une peau vermeille. Le galand en eût fait volontiers un repas ; Mais comme il n’y pouvait atteindre : " Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. " Fit-il pas mieux que de se plaindre ? … Lire la suite
Le Lion abattu par l’Homme – Jean de La Fontaine
On exposait une peinture Où l’artisan avait tracé Un lion d’immense stature Par un seul homme terrassé. Les regardants en tiraient gloire. Un lion en passant rabattit leur caquet. " Je vois bien, dit-il, qu’en effet On vous donne ici la victoire ; Mais l’ouvrier vous a déçus : Il avait liberté de feindre. Avec plus de raison … Lire la suite
Le Loup et la Cigogne – Jean de La Fontaine
Les loups mangent gloutonnement. Un loup donc étant de frairie Se pressa, dit-on, tellement Qu’il en pensa perdre la vie : Un os lui demeura bien avant au gosier. De bonheur pour ce loup, qui ne pouvait crier, Près de là passe une cigogne. Il lui fait signe ; elle accourt. Voilà l’opératrice aussitôt en besogne. Elle … Lire la suite
La Goutte et l’Araignée – Jean de La Fontaine
Quand l’Enfer eut produit la goutte et l’araignée, " Mes filles, leur dit-il, vous pouvez vous vanter D’être pour l’humaine lignée Également à redouter. Or avisons aux lieux qu’il vous faut habiter. Voyez-vous ces cases étrètes, Et ces palais si grands, si beaux, si bien dorés : Je me suis proposé d’en faire vos retraites. Tenez donc, … Lire la suite
L’Ivrogne et sa Femme – Jean de La Fontaine
Chacun a son défaut, où toujours il revient : Honte ni peur n’y remédie. Sur ce propos, d’un conte il me souvient : Je ne dis rien que je n’appuie De quelque exemple. Un suppôt de Bacchus Altérait sa santé, son esprit, et sa bourse : Telles gens n’ont pas fait la moitié de leur course Qu’ils sont … Lire la suite