Où la vie se contemple tout est submergé Monté les couronnes d’oubli Les vertiges au cœur des métamorphoses D’une écriture d’algues solaires L’amour et l’amour. Tes mains font le jour dans l’herbe Tes yeux font l’amour en plein jour Les sourires par la taille Et tes lèvres par les ailes Tu prends la place des … Lire la suite
Poésie
La Muse malade – Charles Baudelaire
Ma pauvre muse, hélas ! Qu’as-tu donc ce matin ? Tes yeux creux sont peuplés de visions nocturnes, Et je vois tour à tour réfléchis sur ton teint La folie et l’horreur, froides et taciturnes. Le succube verdâtre et le rose lutin T’ont-ils versé la peur et l’amour de leurs urnes ? Le cauchemar, d’un … Lire la suite
Aveu dans le silence – Renée Vivien
Dans l’orage secret, dans le désordre extrême Je n’ose m’avouer à moi-même que j’aime ! Cela m’est trop cruel, trop terrible… Mais j’aime ! Pourquoi je l’aime ainsi ? L’éclat de ses cheveux… Sa bouche… Son regard !… Ce qu’elle veut, je veux. Je ne vis que de la clarté de ses cheveux… Et je … Lire la suite
Je serai toujours vierge – Renée Vivien
Je demeurerai vierge comme la neige Sereine, qui dort là-bas d’un blanc sommeil, Qui dort pâlement, et que l’hiver protège Du brutal soleil. Et j’ignorerai la souillure et l’empreinte Comme l’eau du fleuve et l’haleine du nord. Je fuirai l’horreur sanglante de l’étreinte, Du baiser qui mord. Je demeurai vierge comme la lune Qui se … Lire la suite
Je pleure sur toi – Renée Vivien
Le soir s’est refermé, telle une sombre porte, Sur mes ravissements, sur mes élans d’hier… Je t’évoque, ô splendide ! ô fille de la mer ! Et je viens te pleurer comme on pleure une morte. L’air des bleus horizons ne gonfle plus tes seins, Et tes doigts sans vigueur ont fléchi sous les bagues. … Lire la suite
Surgis – Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
Surgis d’une seule eau Comme une jeune fille seule Au milieu de ses robes nues Comme une jeune fille nue Au milieu des mains qui la prient Je te salue Je brûle d’une flamme nue Je brûle de ce qu’elle éclaire Surgis ma jeune revenante Dans tes bras une île inconnue Prendra la forme de … Lire la suite
A George Sand (V) – Alfred de Musset
Toi qui me l’as appris, tu ne t’en souviens plus De tout ce que mon cœur renfermait de tendresse, Quand, dans nuit profonde, ô ma belle maîtresse, Je venais en pleurant tomber dans tes bras nus ! La mémoire en est morte, un jour te l’a ravieEt cet amour si doux, qui faisait sur la … Lire la suite
Stavelot – Guillaume Apollinaire
O mon coeur j’ai connu la triste et belle joie D’être trahi d’amour et de l’aimer encore O mon coeur mon orgueil je sais je suis le roi Le roi que n’aime point la belle aux cheveux d’or Rien n’a dit ma douleur à la belle qui dort Pour moi je me sens fort mais … Lire la suite
Le Rat des villes et le Rat des champs – Jean de La Fontaine
Autrefois le rat de ville Invita le rat des champs, D’une façon fort civile A des reliefs d’ortolans. Sur un tapis de Turquie Le couvert se trouva mis. Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis.Le régal fut fort honnête : Rien ne manquait au festin ; Mais quelqu’un troubla la fête Pendant qu’ils … Lire la suite
Les Deux Taureaux et une Grenouille – Jean de La Fontaine
Deux taureaux combattaient à qui posséderait Une génisse avec l’empire. Une grenouille en soupirait. " Qu’avez-vous ? " se mit à lui dire Quelqu’un du peuple croassant. " Et ! ne voyez-vous pas, dit-elle, Que la fin de cette querelle Sera l’exil de l’un ; que l’autre, le chassant, Le fera renoncer aux campagnes fleuries ? Il ne régnera plus sur l’herbe … Lire la suite