Je t’admire, et je ne suis que ton miroir fidèle Car je m’abîme en toi pour t’aimer un peu mieux ; Je rêve ta beauté, je me confonds en elle, Et j’ai fait de mas yeux le miroir de tes yeux. Je t’adore, et mon cœur est le profond miroir Où ton humeur d’avril se … Lire la suite
Poésie
Dédain de Psappha – Renée Vivien
Vous qui me jugez, vous n’êtes rien pour moi. J’ai trop contemplé les ombres infinies. Je n’ai point l’orgueil de vos fleurs, ni l’effroi De vos calomnies. Vous ne saurez point ternir la pitié De ma passion pour la beauté des femmes, Changeantes ainsi que les couchants d’été, Les flots et les flammes. Rien ne … Lire la suite
La mort, l’amour la vie – Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
J’ai cru pouvoir briser la profondeur de l’immensité Par mon chagrin tout nu sans contact sans écho Je me suis étendu dans ma prison aux portes vierges Comme un mort raisonnable qui a su mourir Un mort non couronné sinon de son néant Je me suis étendu sur les vagues absurdes Du poison absorbé par … Lire la suite
A George Sand (VI) – Alfred de Musset
Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ; Verse ailleurs ce trésor que j’avais pour tout bien. Va chercher d’autres lieux, toi qui fus ma patrie, Va fleurir, ô soleil, ô ma belle chérie, Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien. Laisse mon souvenir te suivre loin de France ; … Lire la suite
Le Vin perdu – Paul Valéry
J’ai, quelque jour, dans l’Océan, Mais je ne sais plus sous quel cieux Jeté, comme offrande au néant, Tout un peu de vin précieux… Qui voulut ta perte, ô liqueur ? J’obéis peut-être au devin ? Peut-être au souci de mon coeur, Songeant au sang, versant le vin ? Sa transparence accoutumée Après une rose … Lire la suite
L’ homme et son image – Jean de La Fontaine
POUR M. LE DUC DE LA ROCHEFOUCAULD Un homme qui s’aimait sans avoir de rivaux Passait dans son esprit pour le plus beau du monde : Il accusait toujours les miroirs d’être faux, Vivant plus que content dans une erreur profonde. Afin de le guérir, le sort officieux Présentait partout à ses yeux Les conseillers muets dont … Lire la suite
La Chauve-souris et les deux Belettes – Jean de La Fontaine
Une chauve-souris donna tête baissée Dans un nid de belette ; et sitôt qu’elle y fut, L’autre, envers les souris de longtemps courroucée, Pour la dévorer accourut. " Quoi ? vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire, Après que votre race a tâché de me nuire ! N’êtes-vous pas souris ? Parlez sans fiction. Oui, vous l’êtes, ou bien … Lire la suite
Les Membres et l’Estomac – Jean de La Fontaine
Je devais par la royauté Avoir commencé mon ouvrage : A la voir d’un certain côté, Messer Gaster en est l’image ; S’il a quelque besoin, tout le corps s’en ressent. De travailler pour lui les membres se lassant, Chacun d’eux résolut de vivre en gentilhomme, Sans rien faire, alléguant l’exemple de Gaster. " Il faudrait, disaient-ils, sans … Lire la suite
La chevelure – Charles Baudelaire
Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure ! Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir ! Extase ! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure Des souvenirs dormant dans cette chevelure, Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir ! La langoureuse Asie et la brûlante Afrique, Tout un monde lointain, absent, presque défunt, Vit … Lire la suite
Elle ne sait pas tendre des pièges – Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
Elle ne sait pas tendre des pièges Elle a les yeux sur sa beauté Si simple si simple séduire Et ce sont ses yeux qui l’enchaînent Et c’est sur moi qu’elle s’appuie Et c’est sur elle qu’elle jette Le filet volant des caresses. Elle ne sait pas tendre des piègesPoèmes de Eugène Emile Paul Grindel, … Lire la suite