Lorsque, par un décret des puissances suprêmes, Le poète apparaît dans ce monde ennuyé, Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié : – Ah ! Que n’ai-je mis bas tout un nœud de vipères, Plutôt que de nourrir cette dérision ! Maudite soit la nuit … Lire la suite
Poésie
La Beauté – Charles Baudelaire
Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre, Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour, Est fait pour inspirer au poète un amour Éternel et muet ainsi que la matière. Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ; J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes … Lire la suite
Ton rire est clair, ta caresse est profonde – Renée Vivien
Ton rire est clair, ta caresse est profonde, Tes froids baisers aiment le mal qu’ils font ; Tes yeux sont bleus comme un lotus sur l’onde, Et les lys d’eau sont moins purs que ton front. Ta forme fuit, ta démarche est fluide, Et tes cheveux sont de légers roseaux ; Ta voix ruisselle ainsi … Lire la suite
Pour une – Renée Vivien
Dans l’avenir gris comme une aube incertaine, Quelqu’un, je le crois, se souviendra de nous, En voyant brûler sur l’ambre de la plaine L’automne aux yeux roux. Un être parmi les êtres de la terre, O ma Volupté ! se souvenir de nous, Une femme, ayant à son front le mystère Violent et doux. Elle … Lire la suite
Les Solitaires – Renée Vivien
Ceux-là dont les manteaux ont des plis de linceuls Goûtent la volupté divine d’être seuls. Leur sagesse a pitié de l’ivresse des couples, De l’étreinte des mains, des pas aux rythmes souples. Ceux dont le front se cache en l’ombre des linceuls Savent la volupté divine d’être seuls. Ils contemplent l’aurore et l’aspect de la … Lire la suite
À mademoiselle – Alfred de Musset
Ainsi, quand la fleur printanière Dans les bois va s’épanouir, Au premier souffle de zéphyr Elle sourit avec mystère ; et sa tige fraîche et légère, sentant son calice s’ouvrir, Jusque dans le sein de la terre Frémit de joie et de désir. Ainsi, quand ma douce Marie Entrouvre sa lèvre chérie, Et lève, en … Lire la suite
La Courbe de tes yeux – Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, … Lire la suite
Chanson d’automne – Paul Verlaine
Les sanglots longsDes violonsDe l’automneBlessent mon coeurD’une langueurMonotone. Tout suffocantEt blême, quandSonne l’heure,Je me souviensDes jours anciensEt je pleure Et je m’en vaisAu vent mauvaisQui m’emporteDeçà, delà,Pareil à laFeuille morte. Chanson d’automnePoèmes de Paul Verlaine Citations de Paul Verlaine
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf – Jean de La Fontaine
Une grenouille vit un Bœuf. Qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille, Pour égaler l’animal en grosseur, Disant : " Regardez bien, ma sœur ; Est-ce assez ? dites-moi ; n’y suis-je point encore ? Nenni. – M’y voici donc ? – Point du tout. M’y voilà ? – Vous … Lire la suite
Le Coq et la Perle – Jean de La Fontaine
Un jour un coq détourna Une perle, qu’il donna Au beau premier lapidaire. " Je la crois fine, dit-il ; Mais le moindre grain de mil Serait bien mieux mon affaire. " Un ignorant hérita D’un manuscrit, qu’il porta Chez son voisin le libraire. " Je crois, dit-il, qu’il est bon ; Mais le moindre ducaton Serait bien mieux mon … Lire la suite